"J’avais neuf ans quand mon père a été tué en Birmanie et il m’était quasiment impossible de me rappeler à quoi il ressemblait. La mort en avait obscurci la réalité pour en faire un fantôme qui demeurait complètement évanescent du fait que son image fluctuait sans cesse. Il était devenu pour moi rien de plus qu’un fluide, composite changeant de souvenir et de phantasme dans lequel il pouvait parfois apparaître glorifié et séduisant et parfois beaucoup moins. […]. Je découvris que je pouvais me rappler l’odeur de son tabac quand il venait me souhaiter bonne nuit dans ma chambre, qu’il m’avait dit un jour de lire Shakespeare parce que quand je serais plus grande, si j’étais très malheureuse, j’y trouverais parfaitement exprimées tous les genres de malheur […]. (reste précisément le souvenir de cette…) image beaucoup plus vive, nettement dessinée et finale, de trois télégrammes marron du ministère de la Guerre, le premier annonçant sa mort, le second regrettant cette erreur et l’infirmant, le troisième regrettant que Sa Majesté soit obligée de confirmer l’information dans le premier."
vendredi 22 avril 2011
Shakespeare…toujours trendy, hype and smart…
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